L’ancien porte-parole de l’Assemblée constituante égyptienne et analyste politique interviendra à la conférence « L’Islam au XXIe siècle ».


Entretien avec Wahid Abdelmeguid

Dans l’un de vos derniers essais, vous avez abordé la question de l’islam et de la violence. Pouvez-vous nous parler de cet argument en quelques mots ?

« J’ai analysé la relation entre l’Islam et la violence depuis longtemps. Notamment dans un livre traduit en français en 2006 et intitulé : « L’attitude arabe face à la violence » (Editions L’Harmattan 2006). Mon argument est que cette relation passe à travers le niveau de développement de la société. Par exemple, lorsque la société égyptienne était ouverte et tolérante, l’explication modérée de l’Islam s’est développée et était largement acceptée dans la première moitié du siècle dernier. Mais lorsque la sphère publique s’est fermée depuis les années 1960, l’explication extrémiste et violente s’est répandue. »

En tant qu’analyste du Moyen-Orient et de la politique en Égypte, vous craigniez en particulier que le gouvernement américain (Obama à l’époque) intervienne massivement en Syrie. Quel était votre raisonnement ?

« Ma crainte d’une intervention américaine massive en Syrie s’était construite sur la misérable expérience d’une telle intervention en Irak et en Afghanistan. J’ai préféré défendre un climat intelligent et doux pour aider les tendances syriennes démocratiques. »

Vous étiez porte-parole de l’Assemblée constituante après la chute de Morsi. Quelle place la nouvelle constitution de 2014 accorde-t-elle à la charia ?

« La principale différence entre la constitution de 2012 et 2014 concernant la charia réside dans ses relations avec le système juridique. La première (2012) considérait la charia comme la principale et, dans certains cas, la seule source de législation. La Constitution de 2014 la considère comme l’une de ces sources – comme c’était d’ailleurs le cas dans la Constitution de 1971.  »