Islam et liberté de conscience
La diversité religieuse, y compris dans les sociétés à majorité musulmane, ne doit-elle pas être le fondement du monde contemporain et l’appartenance ou la non appartenance à une religion ne relève t-elle pas du libre choix de chacun ?
Modérateur : Ghaleb Bencheikh (Président de la Fondation Islam de France)
Intervention cadre : Mohamed-Sghir Janjar (Directeur de la Fondation du Roi Abdul Aziz pour les Études Islamiques et les Sciences Humaines – Maroc)
Intervenants :
– Héla Ouardi (Professeur des universités et écrivain – Tunisie)
– Youssouf T. Sangaré (Universitaire – France / Mali)
– Farid Abdelkrim (Auteur et comédien, médiateur en milieu carcéral)
Témoignage : Antoine Joseph Assaf (Écrivain et philosophe)
Ghaleb Bencheikh,
modérateur de cette première table ronde
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Mohamed-Sghir Janjar
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Héla Ouardi
“La manipulation idéologique et politique des textes du passé a eu pour effet de couper l’islam de ses origines historiques; ce qui a entraîné une véritable exclusion de cette religion de la dynamique de l’Histoire et son enlisement dans un anachronisme tragique que les mouvements dits «djihadistes» incarnent.”
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Youssouf T. Sangaré
“Lorsqu’on procède à une recension des versets coraniques, relatifs à la liberté de conscience, deux types d’attitude apparaissent : la première se trouve dans les versets du type : « Pas de contrainte en religion » (Coran 2, 256).
La seconde attitude, à l’opposé de la première, se trouve dans des versets où le Coran cherche à soumettre, y compris par la force, ceux qui ne suivent pas Muḥammad ou le combattent, par exemple le célèbre « verset du sabre » (āyat al-sayf) : « À l’expiration des mois sacrés, tuez les associateurs partout où vous les trouverez, capturez-les, assiégez-les et tendez-leur des embuscades. Mais, s’ils se convertissent, font la prière et acquittent l’impôt légal, alors laissez-les aller librement, Dieu est indulgent et miséricordieux » (Coran 9, 5).
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Farid Abdelkrim
“Dès que l’on aborde la religion, on parle d’une prise de conscience, donc d’une responsabilisation, et en même temps on fait peser une espèce de culpabilisation sur l’être humain. Combien de fois, entend on : « Attention, si tu ne t’occupes pas des musulmans à travers le monde entier, tu n’es pas un bon musulman », celui qui ne s’occupe pas de ce qui arrive aux musulmans ne fait pas partie de la communauté des musulmans”.
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Antoine Joseph Assaf
“L’attente des Juifs cohabite avec celle des Chrétiens : ceux-ci attendent le second retour d’un Messie qu’ils ont déjà reconnu, ceux-là attendent toujours un Messie qui n’est jamais venu. Quand arrivent les musulmans, leur livre, le Coran, a répondu à sa manière à cette question de Jésus de Nazareth : « Qui suis-je ? ». La réponse de ce livre est claire ! Le Christ est prophète mais n’est pas fils de Dieu.“
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